Prose & Poésie

Telle une toupie, je marche sur la tête et tourne à la manière d'un danseur de break.

Le problème, c'est qu'en même temps, j'ai le tarin plongé dans le gravier et ça fait mal !

Je marche sur la tête et je ne suis pas le seul. J'en vois des vertes et des pas mûres,

Et mes ouïes sifflent surtout quand je parle aux murs !

Je me suis pourtant affublé d'une belle casquette pour que mes figures s'exécutent avec plus de fluidité,

mais ça le fait pas !J'arrive pas à faire le poirier, mon rognon gauche dégustant sec, à la limite de la rupture,

et ça fait rire tous les oiseaux en cage !Tant pis, je coupe la sono et j'arrête de faire le zouave.

-Tiens, j'ai un bout de gravier niché dans la narine !

À vouloir ménager le chanvre et le show, on se retrouve souvent le bec dans l'eau...

Après le smurf, j'aime bien me décontracter les deltoïdes. Alors, je brûle un encens de patchouli,

Je m'envoie cul-sec un demi-litre de goji et je fais mon yoga, juste histoire de me décalaminer les chakras sur le dernier CD de buddha bar ...

Je pars alors dans un voyage astral et je gagne ainsi le nirvana ! Je suis zen peinard dans la lumière du soleil,

Les burnes à l'aise dans ma djellaba ! Je souris à la vie ...

J'écoute le gong chrétien qui ébranle le clocher de mon bourg et je me sens enfin soulagé de mon enveloppe corporelle,

Je surfe sur le web pour analyser ma révolution solaire. Les auspices sont positifs et je vibre ...

Reste plus qu'à mitonner un bon wok de légumes et de crevettes "tiger" avec du poivre de Kampot : je vais pouvoir entrer en transe...

La vache, je délire grave ! Oui, c'est ma nouvelle lubie poétique : je fais ce que je veux de tous les mots qui s'enchevêtrent dans mon "aire de Broca" !

Je suis libre, enfin...

Tu sais, même si tu penses que je suis en proie à la démence, je te souhaite sincèrement, pareille délivrance !

Les rizières sont belles et vertes d'espoir. Une ribambelle de gosses surfent sur le web !

Tu préfères des sujets plus profonds comme la couche d'ozone et la taxe carbone ?

Je vous propose une nouvelle famine : une disette éternelle pour les maquignons de la finance...

  

  



Frissons ...



Il y avait une embouche verte d'herbes grasses,

Où paissaient de paisibles bestiaux de race.

Un écrin serti de bosquets habités d'oiseaux,

Et la nuit, un renard y pointait son museau ...



Il y avait même la pleine lune, nue à l'horizon,

Qui s'embrasait d'argent me brouillant la raison.

Je pensais à celles et ceux qui me sont si chers ;

Parcourue de frissons, tressautait ma chaire !



Penché à la fenêtre, je fumais ma cigarette,

Tandis que le crépuscule tombait sur Primarette ...